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LES JACQUES

froissement de branches le fit arrêter, méfiant. A l’abri d’un buisson, il se courba, pouvant apercevoir la route. Le bruit cessa, puis reprit. Conrad vit une chienne qui d’un bond sauta sur le chemin, puis auprès d’elle vint une forme décharnée qu’il reconnut aussitôt. Dressée près de la chienne, pieds nus, à peine couverte de loques, ses cheveux en mèches raides, Alyse, la vieille serve contemplait la vallée. Puis Conrad la vit lever les bras et tracer un grand geste, comme si elle lançait quelque malédiction à ce qui l’entourait. Malgré sa bravoure, Conrad frissonna d’entendre s’élever cet éclat de rire funèbre qui déjà, dans la forge, avait glacé le cœur des compagnons. — 131

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