Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/127

Cette page n’a pas encore été corrigée
LES JACQUES

nous prenons parti, malgré le caractère pacifique que notre robe devrait garder. L’abbé Jérôme considérait avec un mépris visible la frayeur de l’abbé Denis. — Avez-vous soupçon, dit-il sarcastique, qu’ils ne nous épargneront guère, vous et moi, si quelque heurt vient à se produire entre manants et seigneurs ? Croisant ses mains sur son ventre, l’abbé Denis se mit à rire : — Là, là, vous voyez tout en noir, abbé Jérôme. Comment pouvez-vous supposer que des êtres si insignifiants puissent seulement rêver à se heurter avec leurs nobles sires. Frère Jérôme, la paix du Seigneur ne vous hante point. Il vous faudrait veiller à l’humeur chagrine qui vous anime, par un remède d’herbes rafraîchissantes. Songez-y. L’abbé Jérôme frappa du pied. Vous êtes aveugles, tous, tous ! L’abbé Denis eut un geste qui voulait dire : Ne le contrarions pas ! Vous ne voyez rien, reprit furieusement l’abbé Jérôme. Ces nobles sires ont exaspéré leurs sujets. Le régent qui trouverait, en une insurrection, matière à régner plus aisément, laissera passer l’orage, ayant profit à ce que tombent quelques têtes altières. Abbé Jérôme, soutiendriez-vous les rebelles ? Certes non. Que la foudre de Dieu les anéantisse et ce sera purification sainte. Mais une no- - - 125 -

— 125 —