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LES JACQUES

bedonnant et de paisible allure, messire de Blérancourt, Adeline de Blérancourt son épouse, au doux visage encadré de bandeaux argentés, et les accompagnant, une jeune fille qui semblait, rose de froid, une branche de printemps égarée en l’hiver. Alyse courut embrasser son père. Et nous, mignonne, protesta maître Nicole, n’aurons-nous point notre part de ce rayon d’avril qu’est un baiser de jouvencelle. Riante et confuse, Alyse se tourna vers le professeur qui lui prit la main pour y poser ses lèvres. — C’est tout ce que l’automne peut se permettre vis-à-vis d’un bouton de rose, dit-il. Mais au moins, découvrez-vous, que nos yeux se réchauffent à vous voir. Alyse fit glisser sa mante, dénoua sa capuche et apparut en une charmante tunique bleue découpée sur une collerette blanche. Elle ressemblait à son père, avait ses yeux, des cheveux de la couleur des siens, et la robustesse de Philippe de Haume s’amenuisait chez elle en douce et aimable féminité. Ça, dit messire de Blérancourt, nous avons croisé le diable. Le diable ? interrogea maître Nicole, et sous quelle forme, car il en a maintes à son service ? — Pour ce soir, quand nous levâmes notre lumière, nous le vîmes qui portait bonnet rouge et rouge pourpoint sous un manteau noir qui s’en- 115

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