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cet appareil partiellement immergé dans l’œuu, où percevait très bien les sons jusqu’à six kilomètres de distance, Encouragé par cé résultat, Colladon tenta alors une expévience devenue depuis classique, et qui est indiquée dans tous les traités de physique, _ celle de mesurer la vitesse de son dans l’eau duns le suc Lémun, entre Rolle et Thonon, Ce fut uvec l’aide de son père, qui occupait lu station de Rolle, que Colladon fit l’expériens où plutôt les expériences sur la propagation du son d’une rive à l’autre du Léman, La distance des deux bateaux était de 13 487 m. ; le temps que le son mettait à

… la parcourir était de neuf secondes et quart,. d’où l’on conclut qu’il parcourt 1437 m. par seconde. Colladon ajoûte cette remarque Hene
« À cette grande-distance, de plus de 13 km., le son est aussi net et aussi. bref qu’il l’était à mille mêtres de distance, Le bruit d’une clef frappée sur un corps dür en donne une idée assez exacte. » Il _ ajoûte ailleurs dans le récit de ces expériences : « Dans cette transmission du son ù par l’eau, l’influence des écrans est beaucoup plus sensible que dans l’air ; ainsi, près de la campagne de M. de Candolle, un mur qui s’avançait à douze ou quinze métres entre les deux stations interceptait en grande partie l’intensité du son. » En 1841, Colladon reprit ses expériences ave l’idée d’établir, par transmission du son dans l’eau, des communications télégraphiques sous-marines ; il songeait spécialement à une communication entre les côtes de France et celles d’Angleterre.

Il utilisa pour ces essais une cloche du poids de 500 kilos qui venait d’être fondue pour l’église de Laney ; cette cloche fut suspeudue dans l’eau à l’arrière d’une barque qu’on amarra devant la pointe de Pro menthoux, près Nyon ; la cloche devait être frappée par un marteau pesant dix kilos. Le son fut perçu d’abord devant Grandvaux à 35 km, de Promenthoux, dans la soirée du 5 août ; l’observateur se transportn ensuite devant Voytaux, à 50 km. de ln source so. nore, où il eut la satisfaction de percevoir les sons avec une netlelé parfaite, même en employant le plus petit des cornets acoustiques, celui qu’il avait utilisé à 13 km. Les expériences préliminaires ayant montré qu’avec un cornet plus grand on percevail le son à une distance double, Colladon en conclut qu’il aurait perçu par l’eau les sons de la cloche à une distance de 100 km, en employant son grand cornet acoustique.

L’urrière que la marine pouvait retirer de cette transmission du son par l’eau n’échappa pas à Colladon, qui termine son étude pur. ces mots : « Ces expériences peuvent servir. avec avantage dans beaucoup de cas dans la marine, soit en facilitant les communica= tions, lorsqu’un brouillard ne permet pas de. voir des navires, soit en servant de ralliement à des navires éloignés de plus de cent kilomètres, »

Il nous a paru intéressant, au moment où ces idées trouvent leurs applications, de rap= peler les vieilles muis belles expériences du. savant suisse, Daniel Colladon.

Hexn Duroun.

27 juillet 1906.