rons d’une compagnie de chasseurs de Vincennes accourue il commanda :
— Feu !
Les douze mousquets eurent une seule détonation, et les braves pousse-cailloux, ayant jeté le pékin qu’ils venaient de gracier dans le couloir encombré de blessés et de morts d’une maison voisine éventrée par la mitraille, se groupèrent de l’autre côté de la rue.
— Hé bien ! Hardyo ?
Le bon sergent à moustaches grises, interrogé par son féroce supérieur qui, tranquille en selle, humait un cigare, répondit :
— Il est mort.
— À merveille ! Et maintenant, tiens, mon brave, allume ce muscadinos et va boire un coup avec tes blancs-becs.
Obtempérant sans façon, le grognard, un londrès entre les dents, alla, suivi de son peloton d’imberbes en pantalon garance, vers une cantinière adossée au coin d’une bicoque en saillie sur la rue, et là, prit comme eux un petit verre d’eau-de-vie ; ayant trinqué souventes fois et bu, prudent et furtif, il lança quelques regards obliques au fond du sombre corridor où tout à l’heure on avait jeté le fusillé. Mais celui-ci n’y était plus !