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son plus jeune âge, son caractère se révéla : ambitieux, audacieux et habile. Il n’a pas changé. Son père lui fit faire de bonnes études ; il fut élève à l’université d’Oxford, où il était considéré comme un brillant sujet.

Mais le jeune Bulck était paresseux autant qu’ambitieux. Il mena une vie d’aventurier ; il fut ce que nous appelons chez nous un rastaquouère ; mais un rastaquouère sous les dehors les plus séduisants. Pour le monde, qui ne voit que l’endroit de cette tapisserie qu’est une vie humaine, William Bulck était un gentleman accompli. Il fréquentait les salons mondains de Londres et dépensait sans compter l’argent, qui venait on ne sait d’où… Personne ne se souciait de le demander. En réalité, Bulck faisait partie d’une de ces mystérieuses associations de voleurs qui mettent Londres en coupe réglée.

Notre aventurier ayant fait la connaissance d’un millionnaire, M. John Law, il fut reçu chez lui, lui demanda la main de sa fille et l’obtint. Bientôt, la dot qu’il avait reçue ne lui suffisant pas, il résolut de prendre la part d’héritage des autres. Il profita du séjour de sa belle-sœur Mary Law à Evan pour prétexter un voyage. Sous le déguisement d’un vieillard, il profita d’un jour où la jeune femme s’engageait seule dans un bois pour bondir sur elle, armé d’un