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tenter l’épreuve chez lui. C’était une planche de salut que je lui tendais ; c’était aussi la planche qui allait se briser sous lui. Il saisit l’occasion avec plaisir ; il ne pouvait frapper Lelong tant que celui-ci était surveillé par la police ; mais sous son toit… Ma proposition endormit ses soupçons : « Sagan, pensa-t-il, croit au crime magnétique. Il y croira encore lorsqu’il verra le cadavre du jeune Lelong… et je serai sauvé ! »

Car, pour le salut de M. Bulck, il fallait que Lelong ne parlât pas, comme il craignait qu’il pût le faire. Il fallait donc le tuer durant la nuit qui précédait le jour de l’expérience fatale ! C’est dans ce dernier retranchement que j’attendais mon adversaire pour le surprendre. L’assassin vint, comme je l’avais prévu. Il avait repris le déguisement du magnétiseur parce qu’il craignait que sa victime ne s’éveillât : en ce cas, le jeune homme eût reconnu son maître et la peur l’eût paralysé… La lumière se fit… au figuré comme au réel ; je désarmai et du même coup je démasquai le criminel.