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où notre attention était attirée par le frôlement d’un rideau que le vent soulevait en pénétrant par une fenêtre entr’ouverte, pour enlever l’emplâtre et l’avaler. Le sang apparut sur la chemise, la blessure fut mise à nu. Le criminel espérait que j’attribuerais ainsi les crimes auxquels j’avais assisté à des pratiques magnétiques. Là encore, je l’attendais et je me décidai à employer ses propres armes pour le frapper d’une façon décisive.

Aidé par un savant magnétiseur de Paris, j’avais fait sur Albert Lelong des expériences qui n’avaient pas donné des résultats bien concluants. On sait que, lorsqu’il est sorti de son sommeil magnétique, le sujet oublie ce qu’il a entendu alors qu’il était plongé dans cet état. Il suffit de provoquer un nouveau sommeil pour que le sujet se souvienne.

Lelong fut endormi, mais il ne put nous faire que la description de l’homme déguisé que nous avions vu à Evan. J’interrogeai le savant parisien et lui demandai : « Pensez-vous que si Lelong était endormi et mis en présence du magnétiseur non déguisé, il reconnaîtrait celui-ci ? » Le savant répondit : « C’est possible ; mais la réussite est incertaine. »

Il planait sur cette partie de la science un doute que je mis à profit. M. Bulck devait connaître les cas dont je viens de parler. Je lui fis part de l’intention de magnétiser le jeune Lelong et de le faire parler. Je vis M. Bulck blêmir un instant, puis se ressaisir. Je venais de lui porter un coup terrible. Mais tout de suite, je lui proposai de