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Et je regardais la porte… et dans l’ombre épaisse, il me sembla deviner qu’elle s’ouvrait… et je crus tout à coup distinguer une forme sombre à peine visible, une forme humaine qui s’avançait, courbée en deux, le bras droit brandi en avant, la main noire et armée d’un poignard.

Il y eut un frôlement… puis de nouveau un long silence… un silence de mort…

Je regardais toujours.

Je croyais toujours voir la forme noire immobile, figée dans la même attitude mystérieuse et menaçante. Mais n’était-ce pas l’ombre plus sombre d’un rideau, dans laquelle mon imagination surexcitée voyait une silhouette humaine ? Non ! De nouveau l’ombre avait bougé très légèrement. Maintenant elle avançait sans bruit vers le lit, sans un frôlement…

Et maintenant, seule, la main noire se dessinait, armée du poignard et le corps s’était perdu dans une ombre plus épaisse ou avait disparu.

Au fait, ne m’étais-je pas trompé ? Cette main noire avait-elle bien un corps ? Et n’était-il pas invisible… le corps de l’assassin invisible ?

Avec quelle lenteur cette main approchait !…

Soudain, je vis la lame du poignard se lever vers le lit… Je ne voyais plus ni main, ni corps, il n’y avait plus devant moi qu’un vague trait pâle et acéré, presque perdu dans les ténèbres. C’était, si j’ose dire, comme un fantôme de poignard brandi par un assassin invisible. Mais tout à coup, je vis un éclair…