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De l’endroit où j’étais dissimulé, je tâchais de voir la chambre, ou mieux la scène où allait se dérouler le drame mystérieux que j’attendais, où allait se dénouer l’énigme tragique.

Mais les stores étaient baissés, la chambre était plongée dans une obscurité complète. Je ne distinguais guère que les rideaux blancs du lit et la face pâle du dormeur. Mais j’entendais la respiration calme et monotone de celui-ci.

Sagan et moi nous étouffions notre souffle.

Je me faisais des réflexions pour tromper une impatience qui était grande. Déjà par anticipation je savourais l’instant tragique qui allait se dérouler. Qui était donc ce mystérieux magnétiseur qui d’après ce que m’avait dit mon ami allait être dévoilé ? Le connaissais-je ? Ce n’était pas, il l’avait dit, un membre de la domesticité. Et pourtant Sagan avait affirmé qu’il était dans la maison.

Or, toutes les issues étaient, du matin au soir, surveillées par la police. Aucun étranger ne pouvait entrer, ni sortir, même par la lucarne de la mansarde, sans être vu.

L’assassin dans la maison ?

Mais il ne restait que la pauvre Mme Bulck, qui avait reçu une blessure presque mortelle ; M. Bulck qui, comme sa femme, avait failli être victime de l’assassin invisible.

Et l’homme mystérieux que nous avions vu en auto, alors que nous parlions, Sagan, M. Bulck et moi, qui était-il ? Comment