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quels Albert Lelong fut ensuite soumis pendant six semaines, ne reconnurent en lui aucune trace de troubles mentaux. Impossible d’imaginer intelligence plus claire avec un sentiment plus ferme et plus précis des choses réelles. Seul, visiblement, un remords douloureux agitait cette jeune âme, lui interdisant de distraire sa pensée du souvenir d’une certaine faute qu’il avait dû commettre. Si bien qu’Albert Lelong, après de longs mois d’emprisonnement, pendant lesquels il n’avait pas cessé de maintenir et de développer ses affirmations, fut renvoyé devant la Cour d’assises. Il comparut devant le jury le 23 septembre 1901.

« Dès l’ouverture de la séance, l’avocat choisi par sa famille demanda la parole pour faire publiquement la déclaration suivante :

« Mon principal adversaire est l’accusé lui-même.

« Non seulement il s’est refusé à s’entretenir avec moi des éléments de sa défense, il m’a encore assuré que nulle défense n’était possible dans une cause telle que la sienne. Son unique désir, m’a-t-il dit, était d’être exécuté au plus vite, car il avait tué Miss Law, et avait hâte d’expier son crime. »

« Un article nous rapporte fidèlement jusqu’aux moindres détails de cet extraordinaire procès, l’un des plus étonnants, à coup sûr, qu’aient à nous offrir les annales judiciaires. Qu’il nous suffise de dire que, sans l’ombre d’un doute, Albert Lelong était innocent du crime dont il s’accusait.