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— J’ai mis M. Lelong, qui persistait à m’appeler M. Daubresse, au courant de ma réelle personnalité, me dit Sagan. Notre hôte est-il ici ?

Il est au salon avec Mme Bulck.

Sagan fit avertir M. Bulck de notre présence et de celle de M. Lelong.

Notre hôte vint à nous, les mains tendues. Sagan lui présenta M. Lelong. Les deux hommes se saluèrent et se serrèrent la main.

— Vous êtes le bienvenu parmi nous, lui dit M. Bulck. Les amis de M. Sagan nous sont doublement sympathiques.

M. Lelong remercia notre hôte et celui-ci nous introduisit au salon.

Une surprise nous y attendait.

— Ma chère amie, dit M. Bulck à son épouse, je vous présente M. Lelong.

Mme Bulck, très pâle, étendue dans sa chaise longue, tourna la tête pour saluer. Ses yeux rencontrèrent ceux d’Albert Lelong et une rougeur subite teinta ses joues.

Nous regardâmes à la dérobée le jeune homme qui s’inclinait. Lui aussi était devenu très rouge et il semblait très ému. Il balbutia, plutôt qu’il ne les prononça, quelques paroles de civilité.

Je m’étais tourné, très intrigué, vers M. Bulck, mais, comme moi, il ne paraissait pas avoir prévu ce petit coup de théâtre. Il contemplait cette scène rapide avec étonnement. Quant à Sagan, il restait impassible.