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l’auteur de l’assassinat.

« Conduit, sur ses instances répétées, au bureau de police voisin, le jeune homme déclara se nommer Albert Lelong, habitant Evan depuis plusieurs années avec sa famille et y remplissant un emploi dans les bureaux d’une importante maison de commerce.

« Il raconta que, le soir du 1er octobre précédent, étant allé se promener dans le bois avec deux autres jeunes gens rencontrés par hasard, l’idée leur était venue de violenter une dame qui passait et dont l’allure gracieuse les avait séduits.

« La jeune femme avait résisté de toutes ses forces, et c’était Albert Lelong lui-même qui, sans avoir l’intention de la tuer, lui avait asséné sur la tête un coup de poing si brutal, que la victime était tombée aussitôt et n’avait plus bougé.

« Les trois criminels étaient restés à Evan jusque vers la fin de décembre ; après quoi, craignant d’être découverts, ils s’étaient enfuis à Bruxelles, où Lelong s’était engagé comme garçon d’hôtel. Mais à présent, ses remords l’avaient ramené à Evan. Quant à ses deux complices, il savait d’eux seulement que l’un d’eux s’appelait Charles et l’autre Henri.

« Lorsque, le lendemain matin, le juge d’instruction demanda à Albert Lelong de lui raconter les circonstances du crime, le jeune homme lui en fit un récit parfaitement suivi et assez vraisemblable, à cela près qu’il affirmait énergiquement avoir laissé le corps de sa victime dans les buissons, à gauche du chemin, tandis que le véritable lieu du meurtre se trouvait à droite.

« Les médecins aliénistes, à l’examen des-