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un poignard en acier, qui n’a pu être plongé dans la poitrine de Mme Bulck que par une main en chair et en os. Il n’y a pas à sortir de là.

— Mais par où l’assassin serait-il entré et sorti ? N’étions-nous pas là, chacun à une porte ? Et vous m’avez affirmé qu’il n’y avait aucun passage secret.

— J’en suis certain, en effet.

Mais enfin, l’assassin n’a pu entrer avant que nous fussions à notre poste, puisque Mme Bulck était vivante et que vous avez inspecté la place ; il n’a pu sortir avant que, le meurtre accompli, nous fussions entrés, puisque nous n’avons vu sortir personne.

— C’est mon avis.

— Je n’y comprends rien.

— Vous comprendrez plus tard.

— Mais enfin, ce que vous me dites est contraire à toute logique. Si l’assassin n’a pu entrer ni sortir, c’est qu’il était là. Or, il y avait la victime, son époux, vous et moi. Aucun de nous quatre n’est suspect, je crois.

— Il ne faut rien croire, mon cher Darcy, il faut se borner à observer et à déduire.

— Mais enfin, vous ne me ferez pas croire que c’est vous l’assassin, ni moi. Ce ne peut être non plus M. Bulck. Enfin, vous n’avez relevé aucune trace de doigt sur le poignard.

— Ce qui vous fait supposer que l’arme a été brandie par un esprit, par un être immatériel, n’est-ce pas ? dit ironiquement mon ami.