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Peu à peu, le silence se fit de plus en plus complet, le roulement des voitures cessa.

Onze heures sonnèrent, puis onze heures et demie.

De temps en temps, je levais les yeux et, du regard, je parcourais la chambre que j’occupais, m’attendant à tout instant à voir surgir une ombre, un être fantastique, brandissant l’arme criminelle.

Suivant la recommandation de mon ami, je tenais mon revolver à la main, prêt à intervenir au moindre appel.

Les minutes se succédaient, longues, monotones… Par instants, j’entendais la toux d’un des policiers postés dans le corridor. Puis le silence se rétablissait, lugubre…

Minuit sonna…

Aucun bruit. Décidément, l’assassin, prévenu sans doute des précautions prises, avait renoncé à son projet téméraire.

Il n’oserait pas paraître…

Les minutes passaient… Plus aucun bruit, ni dans l’habitation, ni dans la rue ; c’était le silence profond, absolu, de la nuit.

J’étais persuadé maintenant que rien ne se produirait plus et j’allais me replonger dans la lecture de mon livre, lorsque soudain un cri atroce, un cri perçant, aussitôt suivi d’un râle horrible, déchira le silence.

Ce cri sortait de la chambre des époux Bulck.

D’un bond, je fus debout et, suivant les instructions de mon ami, je poussai la porte et pénétrai dans la chambre voisine.

Au même instant, l’autre porte s’ouvrait et, le revolver au poing, Sagan apparaissait sur le seuil.