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« Elle avait dû être attaquée, dans une allée du bois, où on l’avait retrouvée, quelques jours après. Ses mains et son visage, tout couturés de traces d’ongles, prouvaient qu’elle s’était vaillamment défendue, jusqu’au moment où elle avait été assommée. Avec cela, nulle apparence de vol. Le corps de la morte conservait de nombreux bijoux ; son porte-monnaie, dans sa poche, n’avait pas été touché, et l’on voyait dans l’herbe, autour d’elle, les paquets contenant ses achats de l’après-midi.

« C’était là un crime assez mystérieux ; mais la police supposait que le ou les assassins, après avoir tué la jeune Anglaise pour la dépouiller, s’étaient enfuis devant l’approche d’autres promeneurs.

« Aussi s’était-on empressé de mettre sous clef une demi-douzaine de vagabonds soupçonnés d’avoir pu se trouver dans le bois le soir du 1er octobre, encore que nul témoignage un peu sérieux ne résultât contre eux de la longue enquête poursuivie avec l’assistance des plus habiles agents de toute la région.

« Or, voici que, cinq mois après le crime, dans la nuit du 9 au 10 février 1901, un jeune homme élégamment vêtu aborda un sergent de ville dans une rue d’Evan et, du ton le plus grave, se dénonça à lui comme