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apparut sur le seuil. Il referma la porte et, sans hésitation aucune, il s’engagea dans la rue.

D’un bond, je fus près de Sagan.

— Enfin ! s’écria mon ami.

Quelques instants après, nous étions dans la rue.

Nous aperçûmes devant nous, à une centaine de mètres, la silhouette de notre jeune voisin.

— Il s’agit de le suivre sans qu’il s’en aperçoive, murmura mon ami.

Albert Lelong semblait peu se soucier d’être épié ou suivi. Il marchait d’un pas ferme, plus ferme même que d’habitude, sans détourner la tête.

Nous traversâmes ainsi toute la ville d’Evan. Comme nous passions devant l’église, des coups sonores retentirent dans le silence nocturne : minuit sonnait…

Albert Lelong se dirigeait vers la campagne. La nuit était épaisse, de lourds nuages orageux roulaient dans le ciel.

Maintenant, nous distinguions à peine devant nous la silhouette du jeune homme.

Nous marchâmes ainsi pendant plus d’une demi-heure.

Enfin, nous vîmes le jeune Albert Lelong s’arrêter devant une assez vaste habitation, isolée en pleine campagne. Il n’eut pas à sonner : la porte s’était ouverte devant lui et elle se referma dès qu’il en eût franchi le seuil.