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de même qu’on dit « cet homme a bien la tête de l’emploi ».

Oui, mon ami possédait au suprême degré cet art qui était pour lui un auxiliaire précieux du succès. C’est aussi pour cette raison qu’on l’avait surnommé « le détective Protée ».

Mon mouvement de surprise réprimé, Sagan m’avait amicalement pris par le bras et il me conduisait vers l’hôtel où il était descendu.

— Il était nécessaire de me façonner une nouvelle personnalité, me confia-t-il. C’est plus prudent, et ceci me ménage des portes de sortie pour l’avenir. Ici je suis l’ingénieur Léon Daubresse, venu à Evan pour y trouver un repos de quelque temps. Et sur ce, mon cher ami, nous allons déjeuner.

Nous nous installâmes dans un coin solitaire de l’hôtel.

Une question me brûlait les lèvres.

— Eh bien ! mon ami, avez-vous éclairci le mystère d’Evan ? demandai-je enfin.

Un pli barra le front du détective.

— Jusqu’à présent, non, répondit-il. Rien ! Je n’ai rien trouvé, pas le moindre indice qui pût me révéler une piste sérieuse. Le mystère persiste, impénétrable… Mais je ne désespère pas… J’ai pourtant travaillé depuis quinze jours.

— Ah !…