Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.

triomphe ; ses mains étaient délivrées de tout lien. Il parvint à dénouer les cordes qui lui emprisonnaient les jambes et le corps.

Le soir tombait lorsqu’il se trouva debout dans sa sombre cellule. Il ouvrit sans difficulté une des fenêtres qui, heureusement, n’étaient point grillées. Il enjamba l’appui et quelques instants après il se trouva au dehors.

Il aspira l’air avec délice et reprit le chemin du château de Sauré où il arriva deux heures plus tard.

Dauriac l’attendait avec impatience :

— Je t’ai attendu toute la journée, dit-il.

— Je reviens de loin.

— Ah ! tu as du nouveau ?

— Chut : je te dirai cela plus tard. Les murs peuvent avoir des oreilles. Viens ce soir, à notre rendez-vous habituel. Maintenant, dis-moi quel est l’état de Mlle Mauvin.

— Stationnaire, mais le médecin se montre satisfait.

— Tant mieux. Maintenant permets-moi d’aller saluer M. et Mme Mauvin. Les châtelains de Sauré firent, comme d’habitude, à Savanne, le meilleur accueil et le retinrent à souper.

— Mais, dit le jeune homme, au cours du repas, en s’adressant à son ami Dauriac, tu ne me reparles plus de cette fatale Chambre noire.

Ce fut M. Mauvin qui prit la parole :

— Elle est fermée à jamais, je l’ai même fait cadenasser pour que personne n’y entre plus. Les travaux de réfection du château sont avancés et j’ai mis à la disposition de M. Dauriac, une chambre toute nouvelle qui est mieux aménagée que l’ancienne et… plus sûre.

— Vous avez donc, à jamais enfermé dans la Chambre Noire le terrible mystère que nous espérions un jour lui ravir.

— Hélas ! ce mystère est mortel et mieux vaut ne jamais le sonder.