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celui qui frappe. Un jour viendra où quelqu’un se dressera sur votre chemin et vous demandera raison de vos crimes.

— Hum ! La loi même ne peut rien contre moi. En outre, ce n’est point moi qui frappe.

— C’est vrai j’oubliais la sorcière…

Le Chasseur Rouge regarda Savanne avec un étonnement non dissimulé et ne parut point comprendre. Mais il ne releva point les paroles du jeune homme et coupa, d’une voix autoritaire :

— Trêve de paroles, jeune homme. Personnellement je ne vous veux aucun mal et votre insolence ne me déplait pas. Mais ce n’est pas vous qui vous dresserez jamais sur mon chemin. Vous comprendrez aisément que je ne serai pas assez fou de vous rendre la liberté qui vous permettrait d’aller prévenir vos protégés. Non, vous êtes dans mes griffes, vous y resterez. Et je vous tiendrai prisonnier ici jusqu’au moment où ma vengeance sera accomplie. Je vous préviens enfin que si vous tentiez de vous évader, je me verrais forcé de vous ôter l’envie de recommencer en vous prenant la vie.

Le Chasseur Rouge appela les hommes qui attendaient dans un coin de la place et leur ordonna :

— Emprisonnez cet homme.

Les deux bandits poussèrent Savanne devant eux et le firent pénétrer dans une salle obscure qui avait l’aspect d’une prison. Ils resserrèrent ensuite les liens qui emprisonnaient les poignets de Savanne, ils lui lièrent les pieds et finirent par le ligoter entièrement ; puis ils le jetèrent sur un grabat déposé dans un coin de la pièce :

— Ainsi fagoté, ricana l’un des bandits, pas de danger qu’il s’évade.

Les deux bandit se retirèrent et refermèrent la lourde porte de chêne.

Aussitôt qu’il fut seul, Savanne se retourna sur sa couche, en murmurant :

— Il ne s’agit pas de moisir ici. Chaque minute qui s’écoule augmente les dangers qui menacent Mlle Mauvin et peut-être aussi mon ami Dauriac. Le Chasseur Rouge pourrait brusquer son attaque dans le seul but de me