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« Viens d’urgence Château de Sauré. Ai besoin de toi.

R. Dauriac. »

Georges Savanne était un gai compère, doublé d’un débrouillard. C’était un condisciple de Dauriac et son intime. Ils faisaient leurs études ensemble depuis plus de dix ans déjà.

Le soir même, Savanne arrivait au château de Sauré et était reçu par Dauriac qui le présenta à ses hôtes.

Avant de se présenter au château, Savanne était descendu dans un hôtel près de la Gare et avait retenu une chambre. Le repas terminé, on parla ; puis Dauriac reconduisit son ami. Chemin faisant, il le mit au courant de ce qui s’était passé.

— Bref, dit-il en terminant, je compte sur ton précieux concours pour éclaircir cette ténébreuse affaire.

— Trop aimable, mon cher, s’écria Savanne, mais je m’en serais bien passé. Toutes ces histoires macabres ne s’accordent pas du tout avec mon genre de beauté et ma façon de penser.

— Tu es débrouillard…

— Hélas !…

— Enfin, refuses-tu ?…

— Loin de moi l’idée de te faire un pareil affront.

— Alors.

— Alors, tope-là. J’accepte. Quand commençons-nous nos recherches ?

— Quand tu veux.

— Mais cette nuit même. Je suis tout rond en affaires et n’aime pas de perdre mon temps. Au surplus ton Chasseur Rouge est un type qui me plait, et je voudrais faire sa connaissance au plus tôt. Je te laisse ta sorcière : elle te convient et te va comme un gant.

— Merci.

— De rien.

— Nous commencerons donc ce soir. Quel plan adopterons-nous ?

— Il est bien simple. Nous allons nous cacher dans le parc et dès que le délicieux cri de la chouette aura retenti, nous ouvrirons l’œil ; et le bon ! Tu vas rentrer au château et tu en sortiras incognito, afin qu’aucun membre de la domesticité ne s’aperçoive de