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qu’il distingua dans une mouture du plafond et qu’il n’avait pas remarquée auparavant.

Qu’était-ce que cette tache ? En l’examinant bien, il lui sembla que c’était un « trou d’ombre ». Oui, c’était un trou pratiqué dans le plafond.

Et soudain, comme il examinait cette mystérieuse tache, il en vit jaillir comme un éclair d’acier, une arme siffla et vint s’abattre à deux pas de lui. Il s’en était fallu de peu qu’il ne fût frappé mortellement.

Il était à peine revenu de son émoi, il venait à peine de constater que cette arme était une espèce de lance formée d’un long poignard acéré maintenu à une tige de bois, lorsque cet engin bizarre se mit à bouger de lui-même, se souleva et reprit le chemin du plafond.

Alors seulement, Dauriac constata que la tige de bois était attachée à un fin lien noir qu’une main inconnue tirait vers le trou du plafond.

Et le jeune homme comprit ! L’assassin était à l’étage supérieur : par une ouverture pratiquée dans le plancher, et cachée dans les moulures du plafond de la Chambre Fatale, il projetait ce javelot d’un nouveau genre sur la victime qui dormait paisiblement dans le lit. Son crime accompli, il retirait l’arme au moyen du fil attaché à la tige de bois et il ne laissait ainsi aucune trace de son crime ! Sans perdre de temps, Dauriac se précipita dans le corridor et frappa à coups redoublés à la porte de la chambre à coucher de M. Mauvin. Quelques minutes après, celui-ci apparaissait à demi éveillé. En quelques mots le jeune homme le mit au courant de sa découverte en ajoutant :

— Il faut sans tarder surprendre le criminel qui se cadre à l’étage supérieur.