Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vainement tenté de l’ébranler, le jeune homme revint sur ses pas, et, déçu rentra dans sa chambre. Il alluma sa bougie dont il n’avait pas eu le temps de se servir et revint dans le corridor ; mais celui-ci était désert. Il inspecta à nouveau sa chambre pour s’assurer que personne n’y avait pénétré en son absence. Puis, il s’assit dans un fauteuil et réfléchit.

Quelle pouvait être cette Ombre mystérieuse qui avait disparu brusquement ? Quel était cet être inconnu qui n’avait pas répondu à son appel ?…

Questions qui restaient sans réponse.

Après quelque temps de réflexions. Dauriac éteignit sa bougie et se recoucha. Mais le sommeil l’avait quitté et mille pensées diverses l’assaillaient. Les minutes s’écoulaient lugubrement dans le silence de la nuit.

Soudain un bruit presque imperceptible frappa l’attention du jeune homme. Un instant après, un sifflement retentit dans la chambre et une chose invisible s’abattit sur le lit…

D’un bond, Dauriac se leva. Il alluma à nouveau sa bougie et examina la chambre. Rien d’insolite ne semblait s’y être passé.

Il chercha sur le lit l’objet qui s’y était abattu, et ne vit rien.

Le mystère qui planait dans la Chambre Fatale restait impénétrable. Quel était ce bruit ? Où était l’objet mystérieux qu’il avait entendu tomber près de lui ?

Dauriac désespérait de trouver jamais la solution cherchée, lorsque, en regardant distraitement le lit, il s’aperçut que les draps blancs étaient déchirés à une certaine place, comme si une arme les avait transpercés.

Or, cette déchirure n’existait pas avant qu’il ne se couchât. Il se souvenait très bien avoir replié les draps à cet endroit même…

Une arme avait donc été plongée dans le lit par une main invisible et cette arme avait disparu !

D’où était-elle venue ?

En proie à la plus intense perplexité. Dauriac leva les yeux. Presque instinctivement, son regard fut attiré vers une tâche noire