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du « Trou du Diable » dont je vous parlais, dans une cabane malpropre. Elle vit solitaire. On l’a dit méchante et sournoise et tout le monde la craint. Elle est un sujet de répulsion pour tous les paysans. Aussi, vous comprenez ma stupeur, lorsque je l’ai vue coller son affreux visage aux vitres de la fenêtre et plonger son regard noir et brûlant dans cette chambre… Que nous veut-elle ? Pourquoi est-elle dans le parc du château ? je l’ignore…

À ce moment un chien aboyait furieusement, furieusement.

Dauriac prit son chapeau en déclarant :

— Je vais voir ce que cette vieille nous veut.

— De grâce ! prenez garde, mon cher Raymond !

— Ne craignez rien, mon amie, je suis armé.

Le jeune homme sortit. Il revint dix minutes après. Il avait fait le tour du château et s’était engagé dans les principales allées du parc sans rien découvrir d’anormal.

Le reste de la nuit s’écoula calmement. Mais les plaintes mystérieuses et l’apparition de la vieille sorcière avaient fait une profonde impression sur le cœur de Raymond Dauriac.


L’OMBRE FATALE.


Après deux nuits sans sommeil, la fatigue avait eu raison de Raymond Dauriac. Il fut convenu que, pour ménager ses forces, lui, Monsieur et Madame Mauvin et la garde-malade, veilleraient Mlle Mauvin à tour de rôle.