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sommes plus tous disposés à nous laisser tondre sans broncher et il suffira des ruades de quelques-uns pour qu’un beau jour tout le troupeau s’en mêle et que ça finisse !

Et pourquoi cette boutade ?

Eh ! parce qu’il y en a trop qui se taisent, alors que les dévore-tout parlent à tort et à travers, et vous allez en juger.

La Commune est à peine constituée que déjà les élus du peuple tiennent à prouver qu’ils savent pourquoi on les a envoyés siéger à l’Hôtel-de-Ville.

Dès le 29 mars, le Journal officiel de la Commune contient trois bons décrets que j’ai votés avec enthousiasme. L’un, abolissant la conscription ; l’autre faisant remise totale aux locataires des termes d’octobre 1870, janvier et avril 1871 ; le troisième enfin interdisant la vente des objets déposés au Mont-de-Piété.

Deux de ces décrets sont votés sans discussion, mais le troisième donne lieu à une séance des plus laborieuses que j’essaierai de raconter parce qu’elle est instructive à plus d’un titre.

Tout honnête homme ne peut qu’applaudir aux sentiments de justice dont étaient animés ceux qui ont voté ces décrets. Mais qu’en pensent les membres de cette commission d’enquête officielle si digne de l’ignoble Assemblée dont ils étaient du reste une émanation ? Vous allez le savoir par la plume autorisée de son rapporteur qui doit avoir un bénitier pour encrier.