Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle peut être logiquement divisée en trois périodes : la première, du 1er janvier au 18 Mars, appartient à l’histoire des capitulards ; c’est pour ainsi dire un report à 1870, un reliquat de compte qu’ils auront à régler tôt ou tard.

La seconde période du 18 Mars au 28 mai, c’est-à-dire tout 1871, appartient au Peuple, à la Révolution.

La troisième période du 28 mai à la Saint-Sylvestre revient de droit aux Versaillais : c’est la réédition des massacres de Lyon, de la rue Transnonain, de Juin 48, de Décembre 51, revue, corrigée et considérablement augmentée par les soins du sinistre vieillard qui fut l’ordonnateur de ces saturnales sanglantes, parce qu’il était la plus haute expression des sentiments de la classe dirigeante à l’égard de la classe ouvrière.

L’époque que nous revendiquons a fermé à jamais pour la France l’ère des monarchies et des empires, en affirmant l’idée républicaine à la face même des vainqueurs de la France.

Cet acte d’héroïsme et ce dévouement à la République nous coûtèrent une trentaine de mille des nôtres fusillés et massacrés pendant et après le combat sur l’ordre des capitulards de Paris enfuis à Versailles.

Notre 1871, ce n’est point l’année terrible, c’est l’année sublime !… C’est le peuple grand d’audace et de courage qui se soulève contre tout ce qui est inique ; contre la capitulation qui est une trahison et une lâcheté ; contre l’exploitation de l’homme par l’homme qui est un crime de lèse-humanité ; contre la misère qui est contre nature.