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ventera rien. Il a été devancé par la bourgeoisie et n’en a été jusqu’ici que le bien pâle imitateur.

Et, bien que la journée du 18 Mars ait une grande analogie, au point de vue des événements, avec l’envahissement du palais du dauphin par Étienne Marcel, il faut avouer que les illustres bourgeois de 1356 ont fait les choses beaucoup plus grandement encore que les révolutionnaires de la butte Montmartre en 1871.

En effet, tandis que les uns ont à leur avoir le massacre de trois conseillers sans défense et sans arme, les autres n’ont au leur que l’exécution de deux généraux qui, tous deux, avaient mitraillé le peuple : crime que les trois conseillers, si malintentionnés qu’ils fussent, n’avaient pas commis.

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La bourgeoisie parvenue aujourd’hui à l’apogée de sa puissance, répudie à l’occasion les procédés révolutionnaires que ses ancêtres n’ont pas hésité à employer et qu’elle même emploie encore pour réduire le peuple au silence.

Mais qu’importe qu’elle répudie ou non son passé révolutionnaire, elle n’en bénéficie pas moins aujourd’hui de l’excellente besogne faite par Étienne Marcel et si bien continuée par les bourgeois, non moins énergiques, de 1789, 1702 et 1793.

Du reste, les historiens de la bourgeoisie se gardent bien de flétrir l’illustre bourgeois qui ordonna le massacre de trois maréchaux du palais : ils nous le présentent au contraire comme un homme des plus remarquables et des plus honorés.