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Voilà déjà les bourgeois en majorité dans le conseil : ça promet !

Ils ne s’en tiennent pas au contrôle des impôts ; très intelligemment, et nous les en félicitons, ils étendent leur pouvoir à toutes les branches du gouvernement et de l’administration.

Loin de les en blâmer, Jacques Bonhomme rit dans sa barbe et se prépare à leur prêter main-forte.

Le dauphin veut réagir : MM. les bourgeois n’hésitent pas, ils font ce que nous aurions dû faire lors de la guerre de 1870 et de l’expédition du Tonkin : ils refusent les subsides.

En homme prévoyant, Étienne Marcel organise promptement les Parisiens et leur fait adopter, comme signe de ralliement, un chaperon rouge et bleu — les couleurs de la ville de Paris. — Voilà donc la bourgeoisie qui a levé l’étendard de la révolte. Elle a aussi son drapeau et son mot d’ordre révolutionnaires : Vivre et mourir avec Étienne Marcel !

Un jour, cependant, la bourgeoisie mitraille les canuts de Lyon, qui arborent un drapeau portant pour devise : Vivre en travaillant ou mourir en combattant !

Un autre jour encore, des républicains sont dispersés à coups de fusil, parce qu’ils portent une bannière sur laquelle est inscrit : Vivre libre ou mourir !

Étienne Marcel enrôle ses adhérents dans la grande confrérie parisienne connue sous le titre de Confrérie aux seigneurs, prêtres, bourgeois et bourgeoises de Paris.