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Je reviendrai plus tard sur les événements qui ont signalé la journée du 18 Mars et, en particulier, sur l’exécution des deux généraux ; mais présentement, je tiens à démontrer historiquement à ceux de nos lecteurs qui n’en seraient pas suffisamment convaincus, qu’il sied mal à la bourgeoisie de se donner ces airs de sensiblerie et d’innocence, et qu’il est souvent prudent, comme dit le proverbe populo : de ne pas parler de corde dans la maison d’un pendu.

« Tandis que l’émeute, dit le rapporteur, trouvant partout à Montmartre, le terrain libre, couvrait les buttes et leurs abords de barricades, au Château-Rouge où le malheureux général Lecomte avait été conduit prisonnier, commençait un drame abominable, et l’assassinat commis dans les conditions les plus odieuses, allait inaugurer une insurrection, etc., etc. »

Vous avez lu et entendu dire, n’est-ce pas, citoyens ? que tout peuple vraiment sage devait tenir compte des leçons de l’histoire et les mettre à profit : or, chaque fois que nous suivons les exemples que nous ont laissés les bourgeois qui sont nos maîtres en révolution, nous sommes aussitôt traités de bandits, d’assassins et de bien autre chose encore par les plumitifs de la bourgeoisie.

Ainsi, le 18 Mars, le gouvernement ordonne l’assaut des buttes Montmartre. Les gardes nationaux attaqués se défendent. Quelques-uns sont blessés et d’autres tués. Les agresseurs, victorieux d’abord, sont repoussés. L’effervescence est grande parmi le peuple, deux généraux tombent entre ses