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exclusif des ducs, des marquis, des hauts barons de l’industrie et de la finance. Pendant qu’ils voyagent pour leur santé, ou font la planche, en famille, dans les eaux de l’Atlantique ou de la Méditerranée, n’ont-ils pas des nègres qui suent sang et eau, attrapent pour eux des courbatures et des fluxions de poitrine qui les envoient à l’hôpital, cette maison de campagne des travailleurs !

Étaient-ce donc les fameux trente sous qui permettaient à un homme de vivre et devaient lui faire souhaiter que le siège de Paris durât autant que le siège de Troie ? Mais, trente sous, vous devriez le savoir, ça n’est même pas pour les cigarettes que M. le marquis a déjà mâchonnées avant son déjeuner.

Ceux qui ont assez peu de dignité pour vivre sans travailler, c’est-à-dire aux crochets des autres, ne sont pas dans nos rangs : ils sont dans la peau de ceux dont M. Delpit s’est fait le défenseur, de ceux qui ne sollicitent les suffrages du peuple que pour le tromper et le trahir à raison de vingt-cinq francs par jour, sans compter le casuel, et qui, en temps d’élections, boiraient volontiers dans le verre d’un galeux pour lui piger sa voix.

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Si je relève ainsi l’appréciation perfide de M. Delpit, il faut avouer que j’ai de bonnes raisons pour cela ; elle a tellement bien fait son chemin qu’il ne vous arrive guère de parler des événements de 1870 et du siège de Paris sans rencontrer des gens qui vous disent encore que les gar-