Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rendaient encore à l’appel de tels ou tels groupes corporatifs, ou dans les réunions publiques pour y instruire leurs camarades de misère.

Ces hommes, c’est Varlin, l’ouvrier relieur qui piochait à l’établi, pendant que M. le vicomte de Meaux courait ses châteaux ; c’est Joffrin, l’ouvrier mécanicien, qui a fait plus de besogne dans un mois que M. le duc de Larochefoucauld dans toute sa vie ; c’est Theisz, l’ouvrier ciseleur, délégué aux postes et télégraphes pendant la Commune, qui n’avait pas, comme M. Cochery, son portefeuille bourré d’actions ; c’est Ch…, qui, ayant six enfants à nourrir, travaillait jour et nuit ; c’est Langevin, Delacour, Charbonnaud, Trinquet, Duval, fusillé par les ordres de Vinoy ; et tant d’autres enfin que nous retrouverons dans la suite, qui, tous, étaient des hommes laborieux, intelligents, et qui, le lendemain même du 4 Septembre, s’engagèrent ou dans les bataillons de marche de la garde nationale, ou dans l’armée régulière.

Que M. Delpit, qui paraît avoir la spécialité des rapports, nous dise donc ce que faisaient, pendant la guerre, les grands patriotes de la commission d’enquête ? Vivre sans travailler ! et comment ? Et quand bien même les ouvriers voudraient indemniser ceux de leurs camarades qui sacrifient leur temps pour eux, ce qui ne serait que juste, après tout, est-ce qu’ils le pourraient, puisque les parasites qu’ils entretiennent ne leur en laissent même pas assez pour eux ?

Vivre sans travailler ! Mais c’est le privilège