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consternés. Néanmoins, ils résolurent de tenter un dernier effort et rédigèrent une adresse qu’on décida de porter à l’Hôtel-de-Ville.

Ce qu’ils demandaient était loin d’être excessif et prouvait bien qu’ils avaient la ferme intention de prêter le concours le plus dévoué aux hommes qui seraient chargés du lourd fardeau de la défense nationale.

Ils demandaient : L’organisation immédiate des gardes nationales et leur armement ; la suppression de la préfecture de police ; la restitution aux municipalités de leurs services publics ; l’abrogation des lois restreignant le droit de réunion, d’association, et régissant la presse ; la suppression du budget des cultes et l’amnistie pour tous les citoyens arrêtés et condamnés pour faits politiques.

Ce fut Gambetta qui reçut les délégués de la Corderie. Il ergota, disant que tout ce qu’ils demandaient était très juste, mais que ça viendrait à son heure ; qu’actuellement, il fallait faire face à la situation, etc., etc., et beaucoup de et cætera d’avocat, et nous savons ce qu’ils valent.

Bref, si dans cette journée si mouvementée et à la fois si pleine d’enseignements, l’arrivée à temps des députés de Paris sauva la France de la Commune, comme le prétend M. Delpit, le rapporteur de la commission d’enquête, on peut dire que l’issue de cette journée nous valut la capitulation.

Dans son Histoire de la Révolution de 1870-71, M. Jules Claretie dit que la journée du 4 Septembre fut la journée de l’espoir. Ce fut aussi notre avis pendant quelques heures,