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— Pas de division !

— Aujourd’hui, il ne s’agit que de la patrie à sauver !

— Oui, oui !

— Soit, mais des garanties ! Vive la République !

— Silence aux badingueusards !

— À Sedan ! les bonaparteux !

— Méfions-nous des Prussiens de l’intérieur !

— Vive la Sociale !

— À bas les rouges !

— Vive Jules Favre !

— Vive Blanqui !

Un citoyen à la barbe poivre et sel agite un petit drapeau tricolore ; les uns l’acclament, les autres le huent : « C’est sous les plis de ce drapeau glorieux que nous devons tous, dit-il… » mais on n’entend pas le reste ; sa voix est couverte par de vives protestations : — Et Juin 48 ! À bas Cavaignac !

On se bouscule. Il se fait une distribution de gifles autour de la table. Un ouvrier mécanicien empoigne par le fond de la culotte un gros monsieur qui vient de l’appeler : Prussien de Paris ! Il veut à toute force le flanquer par la fenêtre. Le monsieur demande grâce. Lefrançais, Vermorel et autres citoyens proclament la patrie en danger. Ils font appel au dévouement de tous, mais ils demandent des garanties pour le peuple, pour la République.

Les uns applaudissent, les autres vocifèrent.

On lance des noms pour composer un comité de défense nationale. Ceux de Blanqui, Jules Favre, Delescluze, Dorian, Trochu, Garnier-Pagès, sont