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socialiste avait failli éclater le 4 Septembre et que la Commune aurait pu être établie dès ce jour-là à l’Hôtel de Ville si les sectaires y fussent arrivés à temps. Devancés par les députés de Paris, ils commencèrent dès lors à conspirer et à préparer le mouvement du 18 Mars. »

Eh bien, si les sectaires, arrivés à temps, au contraire, avaient été écoutés par le peuple, ils auraient, avec avantage, remplacé leur bon dieu, car la Commune, proclamée ce jour-là, aurait sauvé la France, tandis que les hommes providentiels de la Défense nationale l’ont perdue avec l’aide de leur dieu.

Malheureusement, oui, les éternels donneurs d’eau bénite et les illustres de 48 étaient à l’Hôtel de Ville en même temps que ceux qu’ils appellent les sectaires et, comme toujours, les travailleurs se laissèrent prendre à leurs beaux discours, à leurs promesses, à leurs protestations de dévouement à la République et aux classes laborieuses. Je raconterai plus tard comment Vermorel et moi, nous nous trouvions à l’Hôtel de Ville dans l’après-midi du 4 Septembre après notre sortie de la prison de Pélagie.

Vermorel, qui n’était guère sentimentaliste, et moi qu’on accuse de l’être un peu, nous éprouvâmes une certaine émotion en pénétrant dans la Maison Commune.

Il y avait sur la place une foule sympathique et enthousiaste qui rappelait les grands jours de la Révolution. On commentait dans les groupes les nouvelles de nos désastres, la lâcheté de l’homme de Sedan, l’incapacité des généraux ; on parlait de