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uns de la femme à la mode ou du cheval en vogue, les autres du cours de la Bourse ou de l’événement du jour. On est peu nombreux, mais, ma foi ! comme voilà trois heures qui sonnent, on ouvre la séance. Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, on y apporte quelques modifications, on le met aux voix et on l’adopte. On examine ensuite la correspondance, puis quelques documents relatifs à la question à l’ordre du jour. M. le marquis de… commence à dissimuler une grande envie de dormir ; M. le duc, un bâillement, et M. le comte pense à la mort de Louis XVI. On traîne ainsi jusqu’à quatre heures moins cinq, on lève la séance et l’on se sépare en s’épongeant le front comme si l’on venait de forger un essieu ou d’abattre un chêne.

Citoyennes et citoyens qui trimez dans les mines et dans les manufactures à raison de deux, trois ou quatre francs pour onze et douze heures de travail, représentez-vous une de ces séances, et vous comprendrez, sans effort, le temps et l’argent qu’absorbent les travaux, non herculéens, d’une commission d’enquête parlementaire.

Pour que nous soyons tous bien édifiés sur le caractère et les sentiments des trente personnages qui furent chargés, après les conseils de guerre, de refaire le procès aux communeux, permettez-moi, maintenant, de vous les présenter les uns après les autres.

Nous aurons ainsi une petite collection assez curieuse à laquelle, si vous le voulez bien, nous pourrons donner le titre de : Profils à retenir.