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Et ainsi les années se passent. Vous comprenez bien que pour obtenir un résultat d’un questionnaire qui contient des milliers de questions, et auxquelles il faut répondre, ce ne serait pas trop de deux à trois cents ans.

Mais qu’importe ! à l’aide de cet ingénieux procédé à l’usage des gouvernements, on pourra enterrer encore bien des générations de mécontents et réprimer bien des révoltes.

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Quant à l’enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 Mars, dont j’ai à m’occuper tout particulièrement dans ce chapitre, examinons un peu : on s’est trouvé en présence d’un soulèvement formidable et l’on veut en rechercher les causes, c’est faire supposer qu’on a l’intention d’y remédier.

Or, le bon sens le plus élémentaire voulait que cette commission d’enquête fût composée d’une façon toute spéciale, c’est-à-dire de quelques députés et d’un grand nombre d’individus choisis justement parmi ceux-là mêmes qui avaient pris part au mouvement.

D’après le rapporteur de cette curieuse commission, il y avait un peu de tout parmi les combattants de cette grande coquine de Commune. Il y avait, dit-il, des déclassés, des bourgeois mécontents, des fruits secs du barreau, de la politique, de la littérature et des arts, des ouvriers habiles et des médiocres, et aussi beaucoup de repris de justice.

Eh bien, il fallait mettre dans la commission des