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l’enfant, l’embrasse fiévreusement en disant : « Tiens ! tiens ! tiens ! »… Et ça y est !

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Le lendemain, un pêcheur de vers de vase ramène au bout de sa gaffe la mère et l’enfant. Il y a foule sur la berge. Est-ce un suicide ? Est-ce un crime ? Ceux-ci commentent avec des airs graves de juges d’instruction, ceux-là pleurnichent ; les uns plaignent la pauvre femme, les autres la blâment. Le commissaire de police arrive et l’on part pour la Morgue, où il n’y a pas toujours une dalle de vacante pour y exposer le malheureux qui s’est suicidé.

— Mais, qui peut bien être cette femme ? D’où vient-elle ? Pourquoi s’est-elle jetée à l’eau avec son enfant ?

Ce n’est pas assez d’un fait-divers ni d’un procès-verbal à la Préfecture pour satisfaire la curiosité publique. Laissez faire, vous savez bien que la société tient ses livres. Ne sommes-nous pas enregistrés quand nous entrons dans la vie et quand nous en sortons, comme les colis aux bureaux des bagages et comme les moutons à l’abattoir !

Allons, allons :

Parisiens, dormez tranquilles !

Vous aurez votre enquête.