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tout pour conquérir son droit à l’existence ; et, les devoirs remplis, le moyen de donner satisfaction à ses besoins.

Je crois que si, au jour de la grande bataille, ceux qui descendent dans la rue et retroussent leurs manches pour s’aligner en face de leurs adversaires, sont bien pénétrés de ces idées claires comme le jour, qui ne demandent ni de profondes études ni de longs développements, je crois, dis-je, qu’ils auront assez de cœur au ventre et de sang dans les veines pour ne pas abandonner la partie avant de l’avoir gagnée.

Les citoyens qui ont été mêlés aux tourmentes qui agitent la société depuis une quarantaine d’années seront certainement de mon avis.

Il ne suffit pas — et Juin 48, et Mai 1871, nous en ont donné la preuve — d’avoir le cerveau bourré d’excellents arguments, de projets et de solutions plus ou moins économiques ; il ne suffit même pas d’être armé jusqu’aux dents, d’avoir à sa disposition des arsenaux, des canons, des mitrailleuses et des munitions, si l’on manque du sens pratique de la Révolution.

Je citerai bien des cas où les combattants de la Commune, traqués et sans espoir d’échapper au massacre, témoignaient encore de leur respect à la propriété et à ce qu’on est convenu d’appeler la légalité.

C’est pourquoi je crois plus que jamais à la nécessité d’organiser les forces révolutionnaires sur le terrain de la lutte des classes, pour ne plus exposer les poitrines ouvrières aux baïonnettes de la