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Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables.

Défiez-vous également des parleurs incapables de passer à l’action. Ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel.

Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car, trop rarement, celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère.

Enfin, cherchez des hommes de convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit, une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages. C’est aux électeurs à connaître leurs hommes et non à ceux-ci à se présenter.

Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considéreront jamais comme vos maîtres.

Hôtel-de-Ville, 23 mars 1871.

Il y avait foule à Montmartre devant ces affiches. On les commentait et on applaudissait.

En effet, ce langage et ces conseils étaient honnêtes et digne des hommes qui, dès le 20 mars, avaient dit au peuple :

« Nous, chargés d’un mandat qui faisait peser sur nos têtes une terrible responsabilité, nous l’avons accompli sans hésitation, sans peur, et dès que nous voici arrivés au but, nous disons au peuple qui nous a assez estimés pour écouter nos avis, qui ont souvent froissé son impatience : « Voici le mandat que tu nous as confié. Là où notre