Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.

exclusivement de vaincre les Français de Versailles, sur lesquels vous ne voulez pas tirer. Malheureusement, je sais que nous allons avoir quatre ou cinq projets à examiner, et pendant qu’on parlottera pour vous à la Commune, de pauvres diables se feront tuer aux avant-postes.

— Alors, vous dites qu’on va s’occuper de nous ? hasarda l’orateur.

— Beaucoup trop, à mon avis, et, quant à moi, j’insisterai pour qu’on s’en tienne à l’article unique que je viens de vous lire. Si nous sommes vainqueurs, nous saurons bien résoudre la question des échéances au mieux des intérêts de tous ; si nous sommes vaincus, eh bien, Messieurs, vous vous arrangerez avec vos amis de Versailles…

— Ce ne sont pas nos amis !…

— Mais ce ne sont pas non plus vos ennemis, ripostai-je. Néanmoins, Messieurs, je ferai part de votre démarche à mes collègues ; mais, je vous l’ai dit, ne comptez pas sur moi : Je suis de ceux qui pensent que le 18 Mars a été une échéance que nous devons nous dépêcher de liquider. Si vous voulez nous y aider, la Commission militaire siège ici, venez avec moi, je vous ferai incorporer de suite dans un bataillon, à votre choix.

Sur cette bonne invitation, ils se levèrent. On se salua néanmoins, et, accompagnés par le citoyen Bertrand, de planton à la mairie, ils sortirent en grognant.

Je tiens de source certaine que l’orateur de cette intelligente délégation fut un ardent dénonciateur de communeux.