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Tous les jours aussi nous recevions des plaintes et des reproches de citoyens qui nous accusaient de trop de modération et soutenaient, non sans raison, qu’au nom de la cause que nous défendions, qu’en présence des actes monstrueux commis par les Versaillais, nous ne devions pas, pour les vaincre, nous servir des moyens ordinaires, et qu’il serait grandement temps d’agir énergiquement.

En somme, on réclamait la mise en vigueur de la loi sur les otages, décrétée le 5 avril et restée sans effet, quoi qu’en aient dit les plumitifs de la réaction

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À l’ouverture de la séance du 28 avril, dans l’espoir d’activer un peu les débats sur la question du Mont-de-Piété, de communiquer un peu de mon impatience d’agir à ceux de mes collègues qui me reprochaient mes emportements, je me fis l’interprète des plaintes continuelles que nous recevions, Dereure et moi, en remettant entre les mains de Vallès qui présidait, une balle explosible trouvée sur un sergent de ville fait prisonnier à Asnières.

— Citoyens, dis-je, devant les moyens qu’emploient les Versaillais, j’espère que vous n’hésiterez pas plus longtemps à agir.

Dereure m’appuya, en ajoutant qu’il avait aussi rapporté de Neuilly une quantité de ces balles.

Nous espérions que l’exhibition des projectiles exceptionnels, dont nos ennemis faisaient l’expérience sur la peau des fédérés, allait soulever l’in-