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que des tonsurés, des gendarmes et des sergents de ville furent exécutés pendant la Semaine de Mai, rue Haxo et à la Roquette, ni que l’espion versaillais Veysset, qui avait pris la précaution de se faire inscrire sous le prénom de Jean, au registre du dépôt, et avait sept appartements à Paris pour conspirer tout à son aise, fut conduit le 24 mai sur le Pont-Neuf et fusillé.

Nos lecteurs verront bientôt si cette exécution, que ce philandreux de Maxime du Camp, l’apologiste de tous les crimes des Versailleux, qualifie d’assassinat, n’était pas un acte de véritable justice.

Or, pendant qu’on délibérait à la Commune et que les troupes de Versailles gagnaient tous les jours du terrain, nous apprenions qu’une vingtaine de fédérés, pris les armes à la main, et d’autres sans défense, avaient été fusillés par les gendarmes, flanqués des roussins de l’Empire ; que des soldats de la ligne, servant dans nos rangs, et tombés en leur pouvoir, avaient subi le même sort ; que des femmes, des ambulancières avaient été massacrées ; que nos prisonniers étaient odieusement maltraités.

Le sinistre Thiers et ses compères avaient fait mieux que de décréter une loi des otages ; ils avaient organisé l’assassinat.

Des citoyens de Montmartre, de retour des avant-postes, nous avaient apporté, à la mairie, plusieurs échantillons de balles explosibles dont se servaient les gendarmes. Ce que niait Thiers et ce qu’un certain nombre de membres de la Commune se refusaient encore à croire.