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Oh ! la légalité, quelle fille publique ! et que de crimes on commet en son nom !

Les délégués qui se succédèrent à la Préfecture de police furent de véritables victimes. Rigaut, Ferré, Cournet, en passèrent tous par les plus violentes interpellations. Ils n’avaient pas plutôt fait coffrer trois pelés et un tondu, qu’ils étaient bombardés par des pourquoi foudroyants.

Et cependant, ils étaient bien plus à même que nous de savoir ce qui se passait. Leurs agents les renseignaient quotidiennement sur les agissements des partisans et des mouchards de Versailles.

On conspirait partout, dans les forts, dans les ministères, à l’Hôtel-de-Ville même. Il y avait en plein Paris des cafés, des maisons où les factieux se réunissaient, et plus la Commune montrait de modération, et plus ils devenaient audacieux : ils allèrent même jusqu’à tenir quelques réunions publiques, où les motions les plus violentes à l’adresse de la Commune furent acclamées aux cris de : Vive Versailles ! À bas la Commune !

Et comme après tout ils étaient peu nombreux dans ces réunions, il n’en était que plus facile de calmer ceux qui les fréquentaient en les mettant un peu à l’ombre.

Et dire que j’étais de ceux qui avaient la bonhomie d’interpeller nos délégués à la Sûreté sur le bien-fondé des arrestations qu’ils ordonnaient !

Pourquoi ? parce que Dereure et moi, délégués à l’administration du XVIIIe arrondissement,