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fleurs et à soleil ; si on avait pu lui donner les bonnes choses que le médecin avait ordonnées ? Mais tout, jusqu’aux médicaments, tout a manqué, sauf les larmes de la mère, les larmes qui ne vengent pas plus qu’elles ne guérissent les enfants qui meurent du mal de misère.

N’est-ce donc pas mille et mille fois plus tragique d’être là, dans un de ces moments de désespoir, à bouleverser les tiroirs, les coins et recoins, pour rassembler ses dernières nippes, courir au Mont-de-Piété, avec la crainte qu’on n’en veuille pas, chercher trois francs pour acheter des médicaments pour le petit malade qui se meurt et du pain pour les autres !

Eh bien ! je l’ai dit, on a beaucoup trop discuté à la Commune, mais c’est un devoir aussi d’en donner les raisons et de prouver, à l’appui de documents, qu’on y était bien intentionné cependant.

Comparez aux âneries des enquêteurs officiels les opinions émises dans leur rapport par les membres de notre Commission du travail et de l’échange.

Je passe sur une étude très consciencieuse et très bien faite, remontant à l’origine du Mont-de-Piété, pour ne signaler à l’attention des lecteurs et des lectrices en particulier, que les points du rapport qui les intéressent directement.

Il y est établi qu’on prélève sur la misère des emprunteurs de 12 à 14 pour cent. Que cette institution a, comme tant d’autres, des actionnaires. Ceux-ci ne reçoivent, il est vrai, que de très petits