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— Voyons, reprit l’Intrépide, vous êtes là-dedans quatre-vingts qui chipotez pour nous rendre quelques hardes, vous êtes là que vous ménagez les intérêts des autres et, cependant, votre journal officiel…

— Pardon, le nôtre, citoyen, dis-je.

— Soit ! le Journal officiel de la Commune nous fournit pourtant la preuve que nous sommes en droit d’agir révolutionnairement et qu’il le faut. Tenez, je vous ai apporté l’Officiel du 24 mars et celui du 20 avril. Celui du 24 mars contient la statistique suivante, attendez, je vais lire :

Statistique de la richesse publique de la France.

La richesse mobilière et immobilière de la France étant de 310 milliards — le nombre des ménages de 13,950,000 — se trouve répartie de la manière suivante :

Premier groupe. — 7,200,000 ménages d’indigents de toute espèce, travailleurs au salaire minime, possédant des hardes, instruments de travail : 10 milliards.

Deuxième groupe. — 3,600,000 ménages d’ouvriers possédant la terre ou le métier qui leur permet de travailler à leur compte : 20 milliards.

Troisième groupe. — 1,800,000 de petite bourgeoisie, commerce de détail : 40 milliards.

Quatrième groupe. — 800,000 de moyenne bourgeoisie, commerce de gros : 80 milliards.

Cinquième groupe. — 450,000 de grands propriétaires, gros capitalistes : 160 milliards.

— Voyons, citoyen, vous ne voyez donc pas qu’en lésinant comme vous le faites, vous servez