Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XIV
UNE DÉLÉGATION


Je savais aussi bien que ceux de mes collègues qui me reprochaient mon impatience et mon sentimentalisme, que ce n’était pas parce qu’on aurait fait remise aux soldats de la Commune de tout ce qu’ils avaient au Mont-de-Piété qu’on aurait résolu le problème social ; mais je maintenais, et j’avais cent fois raison, qu’ils n’obtiendraient matériellement rien d’immédiat de ce grand mouvement que ce que nous leur donnerions et ce, qu’après tout, ils étaient bien en droit de prendre.

Voilà pourquoi j’avais tant insisté pour qu’on leur fît remise des termes dûs et pourquoi j’insistais tant encore pour qu’on ne leur marchandât pas la restitution des objets qu’ils avaient été forcés d’engager.

N’avions-nous pas raison aussi de nous opposer, à quelques-uns, à la remise des débats, quand on songe que ce ne fut seulement que huit jours après, c’est-à-dire le 3 mai, et très tard, qu’on proposa de reprendre cette discussion ? Le citoyen Jourde fut même obligé de faire remarquer que c’était toujours à la fin des séances qu’on reportait l’étude de ce projet. L’assemblée tenant compte de cette observation, la question fut encore remise et ne revint plus à l’ordre du jour que le 6 mai, c’est-à-dire à onze jours de la séance du 25 avril.