Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les gros mots étaient lâchés ; la proposition ne devait pas s’en relever !

Le citoyen Avrial fut superbe : « On soulève la question des finances, dit-il, il me semble que les détenteurs du Mont-de-Piété se sont assez enrichis pour que nous puissions les inscrire sur le grand-livre de la perte publique ou pour les faire attendre un peu. »

Bravo !

Le citoyen J.-B. Clément appuya ces bonnes paroles de toutes ses forces : « Je demande, ajouta-t-il, qu’on ne remette pas, comme on le propose, la suite de la discussion à demain. Ceux qui n’ont plus rien à se mettre n’ont plus le temps d’attendre. Il est bien évident que si nous consultons les finances, nous rencontrerons toujours des obstacles. Quant à moi, je croyais qu’on nous avait envoyés ici pour commencer la liquidation sociale ! »

Le citoyen Lefrançais fut de cet avis, mais plusieurs membres de la Commune protestèrent bruyamment contre cette demande de liquidation et se montrèrent si courroucés contre son auteur que des mots assez vifs furent échangés de part et d’autre.

Le président dut même agiter assez violemment sa sonnette pour apaiser l’orage.

Le citoyen Longuet, que nous savons tous généreux et qui se défend de l’être, je ne sais pas pourquoi, partit comme un trait. Il fit d’abord observer au citoyen Avrial que les actionnaires du Mont-de-Piété ne s’étaient pas enrichis autant qu’il le