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Dans tous les cas, il faut avouer que les appétits brutaux des pauvres gens n’étaient pas difficiles à satisfaire, et que les bourgeois aux appétits distingués ou délicats, comme on voudra, ne se seraient pas contentés de si peu, et ils auraient eu raison.

Je dois me hâter d’ajouter que la Commune ne rendit ce décret qu’à titre provisoire et pour répondre de suite aux craintes exprimées par les ménagères de voir, comme je l’ai dit, le peu qu’elles possédaient devenir la proie des brocanteurs et des marchandes à la toilette.

En effet, à près d’un mois de là, un siècle en temps de révolution ! l’ordre du jour de la séance de la Commune du 25 avril appelait la discussion d’une proposition relative au Mont-de-Piété.

Je pourrais remettre l’examen de cette proposition au chapitre : Montmartre sous la Commune,en raison des incidents auxquels elle donna lieu dans le XVIIIe arrondissement, lorsqu’elle fut transformée en décret, mais voulant, quand j’en serai là, rester exclusivement sur le terrain de la lutte, je préfère liquider de suite cette grosse question, pour n’avoir plus à y revenir, au point de vue théorique du moins.

Considérant qu’un bon décret, à l’époque où nous étions, équivalait à une victoire remportée sur les Versaillais, je fis tous mes efforts pour qu’on forçât le plus possible les portes du Mont-de-Piété en faveur des citoyens qui combattaient pour la Commune et risquaient leur vie tous les jours dans les forts et aux avant-postes.