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ments utiles, ou des outils indispensables pour acheter du pain ou des médicaments.

— Ah ! vous disent avec des larmes dans la voix ces monstres d’économistes et les bons apôtres de la bourgeoisie, ne touchez pas à cette institution : c’est la banque populaire par excellence, c’est le coffre-fort du pauvre ! non seulement elle vient en aide aux nécessiteux, mais c’est aussi une source précieuse où puise l’Assistance publique pour secourir les indigents. De sorte que ce sont les pauvres qui s’assistent entre eux et qu’on a l’air de leur donner deux sous alors qu’on leur en a pris quarante.

Comment s’expliquer que la première préoccupation du peuple, un jour de révolution, soit d’écrire sur les murs des propriétés, dites nationales : « Mort aux voleurs ! » et que cette menace ne s’adresse toujours qu’aux petits filous qui profitent d’une bousculade pour décrocher une malheureuse montre ou chiper un foulard de treize sous !

Puisqu’une révolution est la résultante d’iniquités qui soulèvent, à un moment donné, la colère populaire, et que ce fut dans ces conditions que le 18 Mars éclata, comment se fait-il qu’il ne soit pas venu à l’esprit des révoltés de s’emparer de suite de ces repaires-à-tripotages et d’en opérer eux-mêmes, la liquidation générale au bénéfice des spoliés ?

Non, comme en 1848, et comme ils le feraient encore demain, les révoltés, en 1871, attendirent patiemment qu’un décret, sage comme une image, réglât leurs petites affaires.