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LA PRISON. — LA GUILLOTINE

Entre le 19 et le 26 juin 1794, Buzot et Pétion, traqués, se tuèrent dans un champ de blé avec leurs pistolets, et des loups ou des chiens leur avaient dévoré une partie du visage quand on les retrouva.

Mais la véritable conclusion du drame est contenue dans une lettre que Buzot écrivit à son ami et confident, Jérôme Letellier d’Évreux. Dans le souterrain où il était caché avec ses amis depuis plus d’un mois chez la brave Mme Bouquey, Buzot venait d’apprendre la mort de Mme Roland et avait décidé de se tuer :

« Elle n’est plus, mon ami, elle n’est plus… les scélérats l’ont assassinée !… »

Lui aussi ne pouvait vivre sans elle. Mais Robespierre ne lui laissa pas le temps, comme au vieil époux, de choisir son heure et de marcher quatre lieues dans la campagne pour rassembler en paix des pensées dignes d’aborder, sur l’autre rive, l’ombre de celle qui n’était plus.



FIN